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"Histoires" de Seilhan

Autrefois hameau de Gourdan, Seilhan est érigé en commune par la loi du 27 novembre 1896.
Pour voir la copie du journal officiel de 1896 portant la création de la commune, cliquez ici «LoicréantCommuneSeilhan
Seilhan est situé dans une région occupée par l’homme depuis la préhistoire.

Autel au dieu Baesert  (entre le Ier et le Ve siècle)

Les habitants connaissent le lieu-dit "Le Bazert" appelé aussi "La Croix du Bazert" car depuis des temps immémoriaux, une croix est érigée, symbole d'un riche passé religieux.
Le Bazert a toujours été un carrefour important : déjà s'y rencon­traient la voie romaine de Toulouse à Saint-Bertrand-de-Comminges (chemin de la Pouche), le chemin d'Huos («la vié Sedan»), le chemin de Polignan et le chemin de Pointis.
La construction de la route royale, du Bazert à Valentine, fut décidée en 1759. Ce projet souleva une véritable révol­te des habitants qui jugeaient cette dépense inutile et trouvaient que la route existante par Gourdan suffisait. Les travaux ne commencèrent qu'en 1768 et furent très perturbés par les opposants.

Au Moyen Age, une chapelle est construite au Bazert en l'honneur de la Vierge. C'était, dit-on, une petite chapelle, "aux murs bien épais et bien noirs, aux fenêtres étroites et basses, surmontée d’une croix de fer".
Une pierre (70x25 cm) d'un autel votif dédié au dieu romain Baeserte aurait été trouvé dans les vestiges de l'ancienne chapelle.
Elle est gravée d'un texte de quatre lignes : Baeserte / deo / Harbelex / Harsi f u s l m que l'on traduit « Au dieu Baesert, Harbelex, fils d’Harsus s'est acquitté de son voeu comme de juste». (d'après JL Schenck Conservateur du Musée de St Bertrand)
Elle est également décorée d'une amphore à vin et d'un sanglier sculptés, emblèmes Gaulois.
Cette pierre est conservée au Musée Saint Raymond de Toulouse. Le dieu Baesert a laissé son nom au quartier du Bazert.

 Église (1848) :

Construite en 1848 avec l'aide du Baron de Lassus, elle fut surélevée en 1853.
Le clocher-tour de section semi-octogonale avec un toit en terrasse est très rare dans la région.
Il abrite 3 cloches : 2 ont été fondues en 1887 par l'entreprise Pourcel à Villefranche de Rouergue et une petite fondue en 1816, qui provient vraisemblablement d'un édifice primitif.
A l'intérieur, le retable est décoré d'un tableau monumental représentant St Bertrand de Comminges en adoration devant la Vierge.
Un vitrail qui proviendrait peut-être de la chapelle du Bazert porte l'inscription "Fayre pla et layssa dire" (Bien faire et laisser dire) qui pourrait être la devise de la Municipalité ...
La construction est due aux démarches incessantes du curé Clavé auprès de la municipalité de Gourdan à l'époque. Ce prêtre était né à Montréjeau en 1814. Vers 1900, il est agressé dans la sacristie par des voleurs qui tentent de l’assassiner. Il réussit à les mettre en fuite malgré ses 85 ans passés !
Cet acte de bravoure lui vaudra la nomination de chanoine honoraire de la cathédrale de Toulouse.

Benoît Labre (XVIIIe siècle)

En 1773, Benoît-Joseph Labre âgé de 25 ans, qui mène une vie de mendiant et de pèlerin, allant de sanctuaires en sanctuaires à travers toute l'Europe, est en route vers Saint-Jacques de Compostelle.
Traversant un petit bois de la commune de Seilhan, il entend des gémissements. Il court et aperçoit un homme blessé. Il déchire alors ses vêtements et en trempe les lambeaux dans l’eau d'une source afin de soigner les blessures.
Deux cavaliers "gens d'armes" découvrent la scène et le prenant pour l’agresseur, le capturent et le conduisent à Saint Bertrand de Comminges. Ils y transportent également le blessé qui ne donne plus signe de vie.
Benoît Joseph Labre est jeté en prison près de l'actuelle porte Majou, mais l’homme qu’il a secouru reprend ses esprits et l’innocente.
Benoît Labre fut libéré aussitôt et, pour le dédommager de cette méprise, on lui permit de séjourner quelques jours à l'hôpital de la ville avant qu'il ne poursuive son voyage.
Durant son séjour il se distingua par sa piété et par les soins qu'il pro­digua aux malades.

Ce "vagabond de Dieu", a été proclamé Saint par l'église catholique en 1881. Il est liturgiquement commémoré chaque 16 avril.
Une statue remar­quablement expressive de Saint Benoît-Joseph Labre fut érigée dans la cathédrale de Saint-Bertrand, le 8 décembre 1882 pour le premier anniversaire de sa canonisation.

L'association Benoît Labre de Seilhan a aménagé un espace près de la source où se serait produit la scène au carrefour chemin de Labroquère et chemin de Lasserre. (cliquez ici pour localiser ce carrefour sur le Plan de Seilhan)
Pour tout savoir sur Benoît Labre, cliquez ici wikipedia.Benoit Labre

Croix de mission quartier du Bazert (1874)

Une croix de mission est un monument érigé en souvenir d'une mission.
Une mission était formée d'un ou plusieurs prédicateurs qui allait propager la foi catholique.
Ces croix furent nombreuses à être érigées après la tourmente révolutionnaire de 1789, où il fallut pour l’Église catholique, restaurer la pratique religieuse dans les campagnes, mais beaucoup datent du XIXème

Cette croix est située au carrefour de la rue de la Fontaine et du chemin de la Cassagne.
C'était le croisement du chemin venant de Polignan vers Labroquère et du chemin qui montait à Seilhan.

Elle porte l'inscription latine CRUX AVE SPES UNICA 1874
          
qui signifie Salut ô Croix notre Unique Espérance 1874

Elle a été soigneusement restaurée en 2017 par un habitant du quartier.

Plaque de cocher  (à l'ancien carrefour du Bazert) :

Cette plaque représente l'une des plus anciennes signalisations de direction qui furent placées sur l'ensemble des routes françaises à partir du début du 19ème siècle, jusqu'au début des années 20.
Principalement en fonte, certaines pouvaient être de simples plaques émaillées, ou encore des plaques faites avec de la lave de Volvic.
Elles étaient situées aux intersections, à l'entrée, à la sortie ou dans le centre des villes et étaient placées à environ deux mètres de hauteur sur les murs d'habitations ou sur de simples mats, permettant ainsi aux cavaliers et en particulier aux cochers de mieux les lire.

En 2010 la municipalité a restauré une ancienne plaque et l'a fixée à nouveau à sa place d'origine à l'ancien carrefour du Bazert.

Sources : Le Patrimoine des Communes de la Haute-Garonne, Tome I, Ed. Flohic, Paris, 2000.